Il était une fois un papa au foyer qui prit deux heures pour lui afin de découvrir le dernier film de Michel Hazanavicius. Un moment de détente face à un écran qui se transforma –pour moi- vite en miroir magique ayant la capacité d’augurer mon futur. Cette étrange histoire débuta avec l’invitation du cinéma Pathé Caen à assister en avant-première à la projection du film Le prince oublié. En arrivant aux Rives de l’Orne, j’avais, comme à mon habitude, rien vu ni lu sur le film proposé. Ma petite routine qui me permet de découvrir les films sans a priori quels qu’ils soient. Une fois enveloppé par l’obscurité de la salle, la toile allait m’offrir le récit d’une relation entre un papa et sa fille et surtout le reflet de celle que j’ai commencé à écrire avec ma propre fille.
Le petit bonhomme ne pouvait, donc, que vous faire un article sur ce film intitulé, donc, Le prince oublié.
Table des matières
Le synopsis du film Le prince oublié sur le thème d’un papa et sa fille
Ce film nous propose de suivre l’histoire de Djibi qui vit seul avec Sofia, sa fille de 8 ans. Tous les soirs, ce personnage de papa, joué par Omar Sy, lui invente une histoire pour l’endormir. Mais lorsque Sofia s’endort, ces récits extraordinaires prennent vie dans un monde imaginaire et peuplé de chevaliers, pirates et autres dragons. Dans ce monde fantastique qui n’appartient qu’à eux, Sofia est -bien sûr- toujours la princesse à sauver, et le Prince qui doit venir la secourir n’est autre que Djibi, son papa.
Cependant trois ans plus tard, Sofia entre au collège et cette étape importante va marquer la fin de son enfance. Au grand désespoir de son père, la désormais jeune fille n’a plus besoin de ses histoires d’avant le coucher. Ainsi, dans le monde réel, Djibi va alors devoir accepter que sa fille grandisse et commence à s’éloigner de lui. Dans le même temps, au sein du Monde des histoires, le Prince va devoir affronter la plus épique de toutes ses aventures: trouver son destin dans un monde où il n’a plus sa place…
Le contexte de la réalisation du prince oublié de Michel Hazanavicius
Soyons clair, j’ai décidé d’aller voir ce film sur le seul nom de Michel Hazanavicius. Avec ce réalisateur, scénariste, et même acteur, je suis rarement déçu. Et pourtant lorsque je creuse un peu à son sujet, j’ai vraiment deux visions du monsieur…un peu à l’image de son parcours.
Une carrière made in Les Nuls
Mon âge « certain » me permet d’avoir découvert Michel Hazanavicius, il y a maintenant un petit moment à l’époque du fameux « esprit Canal ». La première fois que je vis apparaître son nom à l’écran, ce fut en 1993 avec le cultissime La classe américaine (ou le grand détournement). Ensuite, je l’ai perdu un peu de vue. Cependant, il était bien là, sans que je m’en aperçoive. Le coquin ! En effet, il était au scénario du film de Dominique Farrugia Delphine 1- Yvan 0, mais aussi sur l’écran dans les rôles de Régis dans La cité de la peur et de Fabrice dans le film d’Alain Chabat Didier. D’ailleurs lorsque Didier devient footballeur, il prend le nom de Didje Hazanavicius, en référence à Michel Hazanavicius.
Avec un tel début de parcours, il ne fut donc pas étonnant de le voir à la réalisation d’ OSS 117 : Le Caire, nid d’espions en 2006 et de sa suite OSS 117 : Rio ne répond plus en 2009. Ces succulentes parodies de films d’espionnage, où certains dialogues sont devenus cultes, doivent être vues au moins une fois dans sa vie (Bon mois j’ai arrêté de compter depuis un moment)… Nous l’avons même vu jouer son propre rôle dans la série d’Eric Judor Platane.
Une seconde carrière à partir de The artist
Pour les moins fans de l’humour canal et autres comédies ont sans doute, Michel Hazanavicius est surtout le réalisateur de The Artist avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo (déjà présent sur les OSS). Ce film réalisé en 2011 a obtenu pas moins de 105 récompenses dont 80 récompenses internationales! Un véritable OVNI cinématographique. C’est quasiment un tournant dans sa carrière. En effet, il réalise ensuite deux films plus « sérieux » avec The Search en 2014 et et Le redoutable en 2017. En arrivant au cinéma, pour voir Le prince oublié, je me suis demandé à quelle carrière ce film allait être rattaché.
Le prince oublié : un film familial sur la relation entre un papa et sa fille ?
Après voir vu le film, aucune des deux « carrières » ne correspond à ce film. Et il y avait, dès le début du projet, une volonté de faire un film familial de la part de Bruno Merle -qui a écrit le scénario originel- des producteurs et de Michel Hazanavicius. L’idée était de mélanger l’émotion d’une histoire intime entre un papa et sa fille et le spectacle d’une aventure épique et fantastique. Donc, clairement c’est un film qui s’adresse d’abord aux enfants, mais sans pour autant oublier les parents qui les accompagnent. Avec Le prince oublié nous sommes en face d’un film populaire, un vrai film pour toute la famille ! Ce n’est pas sale ! Ce n’est pas une maladie et je trouve que ce cinéma n’est pas assez respecté par beaucoup de critiques. M’enfin…
En toile de fond, le film aborde la thématique de l’enfance et surtout du passage à l’adolescence d’une petite fille. Il aborde aussi comment un papa vit ce passage, de sa peur d’être abandonné, de devenir inutile. Michel Hazanavicius confesse, sur ce point, qu’il s’est beaucoup inspiré de ce qu’il a pu vivre avec ses propres enfants.
Les acteurs du film « Le prince oublié »
L’une des particularités de ce film, c’est que les acteurs principaux ont le bonheur de bénéficier d’un double registre avec la superposition des deux univers: la réalité et le monde des histoires du papa et sa fille.
Omar Sy dans les rôles de Djibi et du prince
L’acteur d’Intouchables est pour la première fois sous la direction de Michel Hazanavicius. Omar Sy est un acteur qui dégage une empathie naturelle. Du coup, ce rôle de père aimant, un peu maladroit, lui va de suite parfaitement. En ce qui concerne le versant princier, la première fois que Omar Sy apparaît en collant à l’écran, cela fait honnêtement un peu bizarre…Cependant, dans ce monde merveilleux, le comédien interprète un prince sûr de lui, tout du moins au début… Mais dans l’adversité le prince gardera toutefois toute son énergie et son caractère. Toute la force d’un héros de conte ! Non ?
Berenice Bejo en voisine de pallier et femme à la porte
Bérénice Bejo campe le rôle de Clotilde, la voisine de pallier de Djibi et de sa fille. De l’aveu même de Michel Hazanvicius lors de l’avant-première, ce rôle a été beaucoup retravaillé au scénario car ce personnage était assez peu développé. Ce travail lui a permis d’imaginer un rôle sur mesure pour Bérénice Béjo, sa femme. Son personnage de Clotilde déborde de vie, elle est un peu gaffeuse, mais tout en charme. C’est un véritable personnage de comédie romantique mais dans le bon sens du terme.
Dans le monde magique, elle est une femme qui a pour rôle de toujours avoir une porte avec elle. Cette femme souffre du fait qu’on ait plus besoin d’elle au sein du monde des histoires. Pourtant un rôle important, elle aura …
François Damiens dans le rôle de Pritprout le « méchant » du monde des histoires
En écrivant ces lignes, j’ai lu ici et là que certains avaient trouvé son interprétation un peu lourde. Mais ce n’est pas comprendre que dans Le prince oublié, François Damiens joue le rôle d’un méchant de conte, proche du grand guignol pour enfants. D’ailleurs, les rires des enfants dans la salle montrent que le personnage de Pritprout fonctionne très bien. Pritprout n’est autre qu’un méchant de cirque, un clown finalement assez inoffensif.
Pour Michel Hazanavicius qui lui a fait tourner son premier film dans OSS 117, le Caire nid d’espions, ce personnage n’était pas d’une évidence totale. Car, en effet, son emploi habituel est d’être l’élément perturbateur ou décalé dans un monde pâle et triste. Ici dans Le prince oublié, il est toujours un peu l’élément perturbateur. Cependant Pritprout plaque sa vision réaliste dans cet univers fantasmagorique. Presque un comble !
Sarah Gaye et Keyla Fala se partagent les rôles de Sofia et de la princesse
Deux comédiennes ont été appelées car il fallait jouer Sofia à 8 ans puis à 12 ans. A la base, ce ne sont pas du tout des comédiennes et finalement je préfère. J’ai beaucoup de mal avec les enfants acteurs. Je les trouve finalement peu naturels. La petite Keyla est une enfant brillante et naturelle qui colle bien au rôle de Sofia à 8 ans. De son côté, Sarah, elle, était un peu plus timide, moins expansive. Mais finalement lorsqu’on regarde le film, on s’aperçoit que cela correspond aussi à son personnage. Michel Hazanavicuis a tenu compte de cette fragilité tout en la poussant à exprimer ce que son personnage d’ado soit assez dur avec son père… N’oublions pas de citer Néotis Ronzon qui joue Max, le copain de Sofia à l’école et le nouveau Prince dans le monde des histoires et des contes.
L’avis du bonhomme sur le film « Le prince oublié»
C’est à mon sens un très bon film familial. Et il faut le prendre ainsi ! De plus, cette histoire de relation entre un père et sa fille autour des histoires que raconte le papa m’a touché, de par mon vécu avec ma propre fille.
Des histoires totalement inventées
Pour bien comprendre pourquoi ce film m’a particulièrement touché, il faut savoir que je raconte aussi des histoires à ma fille. Et comme Djibi, mes histoires ne sont pas issues des contes et livres pour enfant mais sortent totalement de mon imagination. Par exemple, je lui ai raconté comment – il y a quelques années- son papa avait prêté 200 000 euros et appris la cuisine à son ami Stéphane Carbone afin que ce dernier ouvre son premier restaurant. Comment Jean-Michel Jarre a volé tous les sons de ses différents albums à son papa. J.M Jarre est venu enregistrer en douce les bruits de cuisine lorsqu’il prépara gentiment un repas pour la famille Jarre. Un procès est toujours en cours. On sent bien que c’est le midi, lorsque je prépare le repas, que je lui raconte mes histoires.
Vous comprenez sans doute maintenant la fin de mes articles ou je laisse libre cours à mon imagination. Mais dans Le prince oublié, les créatures et le monde est bien plus emplis de fantaisie et de poésie. On y rencontre un poulpe nommé «Octopluche», un pachyderme en laine qui est un « Lainéphant » ou encore un homme aquarium.
La relation entre un papa et sa fille
Je suis papa au foyer et avec ma fille quasiment 24h/24h. Et grâce à cette proximité quotidienne , très clairement une complicité se tisse. Alors bien sûr, lorsque je me projette un peu, je pense déjà à ma fille qui grandira et qui ira à l’école, qui fera sa «crise d’adolescence», qui s’éloignera logiquement de moi. Le prince oublié parle sans aucun doute à tous les papas qui sont ou seront confrontés au fait que leur fille grandit. Aujourd’hui ma vie tourne quasiment uniquement autour de ma fille qui grandit, un peu comme Djibi. Et dans ces cas-là, on a tendance à être un père hyper protecteur.
L’’histoire du soir et ce monde qui n’appartient qu’à eux, est bien plus qu’une histoire, c’est le moment où Djibi et Sofia se sont retrouvés et soudés après le drame qu’ils ont vécu.
Un film à plusieurs dimensions plus loin qu’une simple histoire d’un papa et sa fille
Il n’est pas toujours évident de suivre un film à plusieurs dimensions. J’ai honte de vous avouer que pour la série The Witcher, j’ai mis trois épisodes à comprendre les différents récits. Avec les allers-retours de ce type c’est soit on ne les voit pas (The Witcher), soit ils créent une fracture dans le déroulé du récit. L’avantage dans Le prince oublié, c’est que la même histoire est développé: le père et le prince sont en fait une seule et même personne. Quand l’un subit un coup dur, l’autre en ressent les effets.
Le monde des histoires à des allures de plateau de tournage géant. On y voit circuler des voiturettes, et tout le monde s’agiter lorsqu’un employé abaisse une manette pour faire passer ce monde imaginaire du jour à la nuit. J’ai cru y voir un clin d’œil au film The Truman Show et la ville artificielle de Seahaven. Sauf que là, l’univers est vraiment haut en couleurs. Il l’est -notamment- avec ce jaune pétant de l’ensemble des constructions de la ville. Toutefois cet univers crée par ce papa et sa fille est suffisamment réaliste pour qu’on accepte d’y voir évoluer des acteurs, mais suffisamment onirique pour accueillir cette histoire d’imaginaire.
En bref, Le prince oublié c’est un papa et sa fille mais aussi et surtout…
Ce film joyeusement enfantin est clairement destiné à un jeune public. C’est une aventure familiale très colorée, joyeuse, dynamique et pleine de vie. Si vous n’êtes pas un enfant ou si vous n’en avez pas, vous serez sans doute moins sensible au film. Personnellement, je suis sorti de la salle avec le sourire et plutôt plein d’énergie, requinqué par les ondes positives émanant de ce film. Ce qui est -à mon sens- l’ambition première de cette production populaire. Parfait si vous vous demandez « Quel film regarder en famille »? Allez y même entre papa et fille tiens !
La fin alternative que vous ne verrez jamais dans ce film sur un papa et sa fille
Je vais vous narrer la fin du film Le prince oublié… Celle qui a été coupé au montage. Là pas de papa et sa fille! Mais dans un monde fantastique, un prince qui fut oublié mille et une nuits. Mais là nous parlons d’un prince…le gâteau de chez Lu. Son propriétaire n’était autre que Fréderic Lefèbvre. Ce dernier avait perdu ses lunettes et l’avait perdu de vue. Durant cette période, il avait d’ailleurs perdu tout le monde de vu y compris ses amis Zadig et Voltaire qu’il n’avait ni vus ni lus.
La rencontre avec les frères Grimm
Le pauvre petit gâteau abandonné était donc à la recherche de son propriétaire. Un jour dans son odyssée, il rencontra deux frères. Les fameux frères Grimm qui sont -comme chacun sait- les célèbres inventeurs de la bière Grimbergen. Le prince leur raconta toute sa détresse, et sa volonté d’en finir en se jetant dans un fût de bière. L’un des deux frères l’arrêta et lui dit qu’il ne faut pas noyer son chagrin dans l’alcool parce que c’est gâché…de l’alcool ! L’autre frère lui expliqua qu’il était pote avec une fée qui pourrait peut-être exhausser son vœu le plus cher : celui de revoir Frédéric Lefèbvre.
Une fée salvatrice ?
De l’avis du second frère, pour avoir un bon moral quand tu n’es pas en veine, il n’y a qu’une fée qui peut t’aider : La fée morale. Le prince rencontra donc cette fée, et lui raconta ses malheurs et son vœu de retrouver son propriétaire. La fée expliqua au gentil gâteau que cela allait être difficile pour elle de l’aider. D’ailleurs elle commença à se perdre dans des explications quelques peu floues. Et quand c’est flou c’est qu’il y a un loup. Quoi de plus normal, il y a souvent un loup dans les contes ! Le gâteau comprit que la fée ne voulait pas l’aider. Il insista encore et encore. Mais cela ne fit que mettre les nerfs à la fée morale. Elle se raidit et se montra inflexible: non elle n’aiderait pas le petit gâteau.
La triste moralité : Quoi qu’on en dise, les fées sont têtues même dans les contes de fées
2 comments
Hello ! Merci pour ton article je ne connaissais pas cette dernière sortie, j’ai hâte de voir ça surtout avec Omar Sy
Des bisous
Coucou !
Bravo pour la Une sur Blogs Campus !
Je ne connaissais pas du tout ce film, il faut dire que je ne vais pas souvent au ciné. En tout cas merci pour ton article !
Des bisous
Audrey
https://pausecafeavecaudrey.fr