« Le 16ème siècle … Des quatre coins de l’Europe, de gigantesques voiliers partent à la conquête du Nouveau Monde. A bord de ces navires, des hommes, avides de rêve, d’aventure et d’espace, à la recherche de fortune. Qui n’a jamais rêvé de ces mondes souterrains, de ces mers lointaines peuplées de légendes, ou d’une richesse soudaine qui se conquerrait au détour d’un chemin de la Cordillère des Andes. Qui n’a jamais rêvé voir le soleil souverain guider ses pas au cœur du pays Inca, vers la richesse et l’histoire des Mystérieuses Cités d’Or ». Il y a des dessins animés qui resonnent en nous et restent gravés pour toujours dans nos mémoires. Et certains même pour lesquels on aime à raviver les souvenirs, et Les Mystérieuses Cités d’Or en fait partie !
Ce dessin animé culte des années 80 a bercé toute une génération. Pour moi, il a été un compagnon tout au long de ma vie depuis sa première diffusion en France, le 28 septembre 1983 sur Antenne 2 au sein de l’émission jeunesse Récré A2, jusqu’à ce bel été 2024 où j’ai eu l’immense joie de faire découvrir à ma fille ce petit chef d’œuvre de Jean Chalopin et Bernard Deryes. J’en avais parlé il y a maintenant quelques années au moment de la naissance de ma fille, j’attendais ce moment de partage et de transmission avec impatience.
Et dans ces instants de transmission, la curiosité naturelle de ma fille a fait naître en moi une idée : reprendre chaque épisode et réaliser en plusieurs articles, une sorte de carnet de voyage à partir du parcours incroyable d’Esteban, Zia et Tao.
Table des matières
Mes souvenirs teintés d’affect avec Les Mystérieuses Cités d’Or saison 1
La naissance d’une passion pour les voyages d’Esteban, Zia et Tao
J’en ai passé des mercredis après-midi, les yeux rivés à l’écran, à suivre les aventures d’Esteban, Zia et Tao. À chaque épisode, j’avais l’impression de partir avec eux explorer des contrées mystérieuses. Et de retour à l’école, moi et mon amoureuse de maternelle, nous nous refaisions leurs aventures sur les traces de cités légendaires, jouant les explorateurs en quête de trésors cachés, ou de mystérieuses portes à déverrouiller. D’ailleurs, les rares fois où ma vie a croisé la sienne (Oh, environ une fois tous les 10 ans !), j’ai toujours une pensée pour le dessin animé. Encore, il y a quelques semaines, dans mon esprit, je n’ai pu m’empêcher de la revoir sous les traits de Zia !
Comment la nostalgie des Mystérieuses Cités d’Or s’est développé en moi au fil du temps
Au lycée, déjà un peu nostalgique, je me souviens m’être précipité dès leurs sorties sur les cassettes VHS de chez AK Vidéo. Je crois même que j’avais versé ma petite larme en redécouvrant le générique.
Et une fois à la fac, j’ai rencontré une autre « Zia », en la personne de ma copine de l’époque. Elle et moi avions une passion commune pour les cités d’or. A telle point que nous avions nommé notre chat Tao et fait le carnaval étudiant déguisés en Esteban et en Zia. Et quelles études ai-je fait à la fac ? De l’Histoire puis de la Géographie bien sûr ! Je suis intimement persuadé que ce sont ces voyages télévisuels qui ont nourri mon goût pour l’Histoire et la Géographie, que j’ai étudiées plus tard. Ils m’ont permis de découvrir des paysages, des peuples, des coutumes, des légendes. A mon sens, ce sont finalement un peu les équipes qui ont conçu ce dessin animé qui ont nourri mon appétence pour ces matières.
Puis, après mes études, j’ai continu à conserver ce dessin animé dans un coin de ma tête. Dès qu’il passait à la télévision, je le regardais immanquablement tant il me semble être presque une part de moi ! A tel point que j’ai fini, il y a quelques mois, par me faire tatouer le fameux médaillon des Cités d’Or !
Partager avec ma fille ma passion pour ce dessin animé des années 80
Et le tatouage du médaillon que je porte a logiquement intrigué ma fille ! Elle a rapidement posé un tas de questions sur ce qu’il représentait ! Je lui expliquai alors ce que je viens de vous raconter…enfin pas dans les mêmes termes, on est d’accord ! Je m’aperçus que, l’air de rien, elle avait déjà vu quelques images du dessin animé préféré de son papa. Un acte manqué de ma part ? Probablement ! Cependant ce qui n’était pas de l’ordre de l’inconscient, c’est le fait que lorsqu’elle était bébé, je l’endormais avec l’extraordinaire B.O des Mystérieuses Cités d’Or. Une façon d’anticiper ce moment
Et en début d’été, à sa demande, nous avons donc commencé à regarder ensemble la première saison des Mystérieuses Cités d’Or (« pas les nouveaux papa, les vieux à toi » !) . Partager avec elle ces souvenirs d’enfance, et redécouvrir ces épisodes à travers ses yeux, fut pour moi une expérience assez extraordinaire. Chaque épisode est une redécouverte pour moi, un émerveillement pour elle. Et l’’entendre chanter le générique, celui qui a marqué mon enfance, me rempli à chaque fois d’un mélange de nostalgie et de tendresse.
Et surtout grâce à elle, j’ai trouvé un moyen de faire vivre ma passion et de continuer à la partager avec elle !
Ma fille à l’origine de l’idée de faire cette série d’articles sur Les Mystérieuses Cités d’Or
Eh oui ! C’est bien ma petite chips qui a, quasiment toute seule, trouvé le concept de cette série d’article. En effet, lors du visionnage des différents épisodes, sa curiosité naturelle et enfantine l’a poussé à me poser mille questions. « Papa, est-ce que ça, c’est vrai ? », « Papa où est-ce que c’est, c’est loin de chez nous ? », « Tu crois qu’on pourrait y aller un jour ? » : ces questions innocentes, et bien d’autres, m’ont ramené à mes propres interrogations d’enfance. Même si, on est d’accord, la production avait eu la bonne idée de proposer un mini documentaire à chaque fin d’épisode pour évoquer un fait historique ou naturel présent dans l’épisode précédent.
Mais surtout ses interrogations d’enfants de 5 ans (et demi ! Elle y tient !) m’ont donné envie de redécouvrir, avec elle, les voyages de ces trois courageux gamins, et surtout de confronter le récit à la réalité des pays, des cultures, des personnages historiques tels que Pizarro et Marinche, présents dans ce dessin animé mythique des années 80.
J’ai donc choisi de reprendre l’ensemble des 39 épisodes et partir y explorer les lieux réels, ainsi que toutes les références culturelles. Et un jour, peut-être, ces articles seront le point de départ d’un véritable voyage avec ma fille ! De Barcelone au Machu Picchu, en passant par les Galapagos ou encore la Cordillère des Andes, « l’aventure t’appelle, n’attends pas et cours vers elle… ». En attendant, partons ensemble numériquement sur les traces de nos héros !
Barcelone et l’Espagne ! Le début de l’aventure des Mystérieuses Cités d’Or saison 1
L’histoire du dessin animé Les Mystérieuses Cités d’Or débute en 1532, à Barcelone, ville portuaire espagnole située au nord-est de la péninsule Ibérique. Dès les premières images, nous sommes plongés dans l’ambiance : on découvre le port puis rapidement Esteban, le jeune héros de 12 ans qui s’enfuit en courant d’une cathédrale. Oui mais de laquelle ?
Cathédrale Sainte-Croix ou Basilique Santa Maria del Mar ?
Deux édifices religieux historiques pourraient correspondre : la cathédrale Sainte-Croix ou la basilique Santa Maria del Mar dédiée aux marins. C’est la proximité relative au port qui nous offre ces deux possibilités.
Si l’on regarde une carte de la ville, on peut d’abord imaginer que c’est la cathédrale Sainte-Croix (Santa Creu) qui est présente dans ce premier épisode des Mystérieuses Cités d’Or. Construite entre le XIIIe et le XVe siècle, le majestueux bâtiment domine bien le port, mais sa façade actuelle ne correspond pas aux images du dessin animé. Bon c’est presque logique puisque la façade gothique que l’on connaît aujourd’hui n’a été achevée qu’en 1889, et sa flèche centrale en 1913. Que la façade montrée dans le dessin animé diffère pour des questions de construction pourquoi pas, mais le vrai hic est que cette même façade fait face à la mer dans les Mystérieuses Cités d’Or alors qu’en réalité elle lui tourne le dos !
L’autre option serait la basilique Santa Maria del Mar, également connue sous le nom de « Catedral de la Ribera ». Dédiée aux marins, l’idée est donc ultra séduisante. De plus, cet édifice fait, lui, quasiment face à la mer et la structure de sa façade présente quelques similitudes avec celle visible dans le dessin animé ! Les dates de construction correspondent mais hélas lorsqu’on est attentif aux différents plans de ce premier épisode du dessin animé, sa position à l’est du port rend l’hypothèse moins probable !
Mon avis est que le dessinateur et les producteurs ont choisi de ne pas faire de reproduction fidèle d’un édifice religieux en particulier mais de s’inspirer de certains d’entre eux et la cathédrale Sainte-Croix ou la basilique Santa Maria del Mar en font clairement partie ! Ma préférence va cependant à la cathédrale au vu de ce plan en fin d’épisode.
Le quartier gothique (Barrio Gótico) de Barcelone
Dans la suite de ce premier épisode, intitulé « Esteban, fils du soleil », nous suivons ensuite la course d’Esteban à travers les ruelles pavées de Barcelone, cette cavalcade s’arrêtant devant une taverne où il écoute les récits des marins Sancho et Pedro sur les richesses du Nouveau Monde. Eh bien cette partie de la ville semble être inspirée du quartier gothique, l’un des plus anciens et historiques de Barcelone. Aujourd’hui ce quartier médiéval, avec ses rues étroites et tortueuses, offre un voyage fascinant dans le passé de la ville. Vous avez un doute ? Un plan du dessin animé indique que la taverne se situe bien dans ce quartier situé tout près du port.
Puis, lors de la course-poursuite pour attraper Esteban afin qu’il invoque le soleil, une scène montre quelques similitudes avec une rue réelle du quartier gothique. Cette petite ruelle située à quelques pas de la cathédrale Sainte-Croix mène à la place Sant Felip Neri, un lieu chargé d’histoire.
Au moment où il se fait prendre, on peut imaginer que la petite troupe est non loin de la Plaça de Traginers. On y distingue une tour circulaire et un muret qui date de l’époque romaine.
Enfin, lorsqu’ils portent Esteban vers le port pour qu’il arrête la pluie, on découvre également un lieu emblématique des petites ruelles qui composent le Barrio Gotico de Barcelone : le « pont de l’Evêque ». La présence de cet édifice néo-gothique de la Carrer del Bisbe est un nouvel anachronisme puisqu’il n’a été construit qu’en 1928. En effet, ce pont qui relie la maison des chanoines au palais de la Generalitat a été ajouté à cette époque pour « améliorer » l’esthétique gothique du quartier. C’est d’ailleurs de cette époque que vient le nom de « quartier gothique » pour désigner la vieille ville.
Le vieux port (Port Vell)
Esteban, le jeune orphelin arrive enfin sur la place du port pour la fête organisée en l’honneur du départ de la flotte. C’est ici que nous faisons la connaissance de Zia. On la voit en tant que suivante de la reine sur un balcon. J’ai envie de croire que le bâtiment d’où elles sortent est inspiré de la Llojta de Mar, une ancienne halle commerciale située non loin du port. Bien que ce lieu existait déjà à l’époque, il a subi plusieurs transformations architecturales au fil des siècles et surtout son emplacement a également changé. Je vous laisse donc juge mais moi j’ai envie d’y croire !
L’action se déroule en 1532, cette reine est donc logiquement Isabelle du Portugal bien qu’aucune preuve historique claire ne confirme une visite officielle à Barcelone à cette période. Au contraire d’Isabelle Ire de Castille et du roi Ferdinand II d’Aragon qui, 40 ans plus tôt, avaient reçu Christophe Colomb au palais royal (Palau Reial) à son retour des Amériques. La présence de la reine est sans doute, là aussi, un clin d’œil des équipes des Mystérieuses Cités d’Or à cet événement. L’idée que nous avons bien affaire à cette référence est d’ailleurs renforcée par la suite du dessin animé.
En effet, Esteban est hissé avec sa chaise à porteurs en haut d’un mât planté au cœur du port afin d’invoquer le soleil. Le lieu semble largement faire écho à la colonne Christophe Colomb située au Portal de la Pau en bas des Ramblas. La statue de bronze fut créée par l’architecte Gaietà Buïgas i Monravà et érigée en 1888 pour l’exposition universelle. L’explorateur y soutient une carte marine et indique l’horizon. Même si de nombreuses théories existent sur l’orientation du doigt (l’Amérique, la direction des Indes, Gênes d’où il était originaire, ou simplement la direction de la mer…) cette œuvre symbolise, avant tout, les grandes explorations du Nouveau Monde. Mon avis est que ces deux derniers éléments viennent renforcer l’atmosphère d’exploration des Amériques de ce Barcelone décrit dans le dessin animé.
D’ailleurs, à cette époque, les ports d’Andalousie, comme Cadix, étaient mieux adaptés aux expéditions transatlantiques. Et à ce titre Barcelone n’était pas le premier choix pour les auteurs. Lisbonne et Pampelune avaient d’abord été envisagées. Et pourtant c’est bien de Port Vell que débutent les aventures des Mystérieuses Cités d’Or. Inauguré au XVIème siècle, les dates coïncident.
Bien entendu son apparence a largement changé en devenant aujourd’hui un port de plaisance, bien loin de l’agitation des navires marchands du XVIe siècle. Cependant le dessin animé a parfaitement saisi l’atmosphère d’un port commercial médiéval comme on l’imagine à l’époque du récit.
Et voilà que se profile la fin de ce premier épisode, avec Esteban qui monte à bord de l’Esperanza aux côtés de Mendoza, prêt à partir pour de nouvelles aventures dans le Nouveau Monde. Je vous donne d’ores et déjà rendez-vous pour un prochain article qui abordera l’épisode 2 de la saison 1. Et comme dirait Jean Topart avec sa voix inoubliable : « Au revoir et à bientôt ! ».
1 comment
Bonjour et bravo pour cette excellente idée de périple.
Cela fait plaisir de voir un autre fan assouvir sa passion pour cet animé de cette manière.
Envoyez moi un message sur Instagram, je peux vous envoyer 2/3 choses intéressantes.
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